Un Ironman consiste à enchaîner 3 800 mètres de natation, puis 180 km en selle pour finir par un marathon.
Bon.
Mais au cas où cela serait un peu trop simple, il y a toujours moyen de pimenter la chose. Par exemple, en faisant démarrer la natation à 5h30, en pleine nuit, dans un lac à 1 500 mètres d’altitude. Puis à faire non pas 180 mais 200 bornes de vélo (quand on aime, on ne compte pas), en enchaînant sept cols des Pyrénées et en gravissant 5 500 mètres de dénivelé, et pour finir, pourquoi ne pas faire le marathon en côte avec encore un peu plus de 800 mètres de dénivelé, histoire de tester ses jambes). C’est le redoutable programme de l’Altriman, le triathlon extrême des Pyrénées.
Et face à ce programme, seuls quelques dizaines de guerriers surentraînés et surmotivés osent s’aligner au départ, donc un quart ne verront pas l’arrivée. Même si cette année le brouillard persistant a conduit les organisateurs à changer leur fusil d’épaule en retardant le départ de près de trois quart d’heure (tout en maintenant la barrière horaire du retour vélo, ce qui vaudrait quelques beaux éclats de voix et beaucoup de rancœur) et en changeant le parcours pour proposer des mini-boucles avec pas moins de 7 sorties à l’australienne !
Sur la liste des inscrits, il y avait encore deux vachettes. Si un rayon capricieux qui a cassé a 30 km du retour à l’aire de transition a privé Régis de la fin de course, Philippe est allé au bout, et quel bout, puisqu’avec un temps canon de 14 heures seulement, le forçat du vélo (qui pour une fois a été obligé d’utiliser un peu son petit plateau) s’offre une douzième place monumentale… et tout en modestie.
Pour vous rendre compte de la performance, le premier met 12h15, et le dernier… 19h15…
Un peu plus tard dans la journée, les plus raisonnables prenaient place sur le half, qui paraît plus simple en comparaison, mais où il y a tout de même 99 km et 2 500 m de dénivelé sur les 5 cols à vélo, et 420 mètres à crapahuter sur la course à pied. On connaît plus simple !
Quoi qu’il en soit, sept vachettes s’étaient glissées parmi les 512 partants.
Natation normale pour eux, et grand soleil sur le parcours, ce qui permettait de s’éclater à vélo.
A ce petit jeu, on retrouvait aux avants postes un Florian de gala qui s’offrait une remontada de légende en claquant les fesses des quelques quatre-vingt-huit concurrents qu’il a doublé. Excusez du peu ! Et comme on ne se lasse pas des bonnes choses, il en croque encore six de plus en courant pour rentrer dans le Top 10 de l’épreuve (et ne rater le podium de catégorie que d’un souffle). Devant lui, son acolyte Hugo est déjà dans le top 10 après quelques kilomètres de vélo, dont il signera le meilleur temps. Cela commence d’ailleurs à être une habitude : que le parcours soit plat, vallonné, montagneux, technique, c’est toujours la même chose, et parfois, comme ce matin-là, il chipe un KOM Strava au passage ! En chasse du futur vainqueur, il se rapprochera à 2’30” avant de se faire distancer un peu, et même de se faire doubler plus tard sur le parcours à pieds, avant de reprendre l’outrecuidant pour terminer (beau) deuxième.
Sur 452… Wahou…
La bande des O est complète peu après avec l’arrivée de Nico, qui paie un peu en course son entraînement un peu chaotique. Benoît payera le sien encore plus cher en abandonnant sur la course à pieds.
Suivent Valentin, visant le double objectif de marquer de précieux points au challenge interne et de rééditer son exploit de battre à plate couture d’une seconde ou deux sa copine de la Tribu 64, Stéphane qui se relançait dans un défi sur longue distance, et Denis, de retour aux affaires sérieuses.
Le dimanche, place aux formats plus nerveux, à savoir le M et le S. Du moins d’après leurs noms officiels puisque du côté des Angles, on est restés aux anciens noms.
Sur le courte distance, Julien, toujours aussi en forme dans une saison décidément à haut niveau, et un temps en deuxième position de la course pendant le circuit vélo, s’offre une superbe sixième place et le podium de catégorie (même si personne ne le reconnaîtra vraiment à ce moment-là). Il est accompagné par les anglaises de choc Fran et Sarah, respectivement troisième senior et première master, et décidément en cannes elles aussi !
Derrière, c’est la foule des grandes occasions avec Damien (21e en étant malade comme un chien, ça laisse rêveur), Romain, Corentin, Pascal, Jérôme, Yann, Christelle, Laurent, et pour fermer la marche, Hywel, qu’une crevaison à conduit à se faire son format à lui avec beaucoup plus de course à pied (et de marche) et beaucoup moins de vélo que les autres.
Dernière épreuve du week-end, le sprint, où Pierre, Emmanuel (premier de sa catégorie, là encore, une habitude), Baudoin et Matthieu n’auront pas trop eu l’occasion de voir, loin devant eux, le phénomène du jour, constitué d’un écart béant de plus de 5 minutes entre le 4e de la course et le 5e. La raison ? L’équipe nationale du Japon, en entraînement à Font-Romeu, avait décidé de venir se tester, et a tout simplement trusté la totalité du podium, ainsi que la médaille en chocolat de la quatrième place. Et il faut reconnaître que les transitions express faisaient plaisir à voir.
Et pour que le tableau soit complet, n’oublions pas Thomas, qui avait ouvert le bal le vendredi sur le format XS. Enfin, sur le format XXS… Non, ce n’est pas un nouveau format officiel, mais dans les frasques de l’organisation, le bénévole en charge du demi-tour était mal placé au début de la course, avant de changer de position, ce qui fait que les concurrents ont tourné à trois endroits différents. Ce qui a poussé l’organisateur à publier trois classements : XS, XXS et XXXS…
A l’Atriman, il se passe toujours quelque chose de spécial !
Quoi qu’il en soit, tout ce petit monde pouvait enfin profiter de la paella d’après course et du rafraîchissement associé. Et il n’est pas question ici du verre de rosé qui allait avec, mais de la belle averse proposée par la météo, jusqu’alors plutôt clémente avec les athlètes et les bénévoles, qui s’est invitée à la fête.
Qu’importe, le bonheur était dans les cœurs !
C’est très très bon ça !
Malgré les couacs de l’organisation, c’est une super course, c’est dommage ! Le cadre est magnifique !
Sans doute en effet l’un des plus beaux cadres possibles pour un triathlon, et des parcours de toute beauté. Dommage que l’organisation gâche tout…
L’auteur de l’article tient à se dégager de toute responsabilité quant aux liens qu’il contient et qui pourraient faire sourire voire rire ses aimables lecteurs (en ce sens qu’ils ont été ajoutés par d’autres mains).
Et personne ne parle de l’exemplaire arbitre principal du samedi ? L’auteur l’aurait-il oublié ?
Super week-end et super article , comme d’hab’ ! 🙂
C’est vrai ça !
Une vachette était bien cachée dans ce week-end, qu’en est-il ?
Oui bien cachée la vachette, un petit indice, il se cache sur cette photo : http://photos.altriman.com/_data/i/upload/2018/07/18/20180718232514-af19d09e-xl.jpg
Bravo à notre Francky pour ce super résumé..encore 1 fois si proche de la réalité !. Ouiii organisation un petit peu à revoir..disons que moi j’aurai pu quitter le parc à vélo après la course …non pas avec mon p’tit vélo Lapierre mais avec un vélo beaucoup plus léger, bc plus cher aussi…bref personne n’aurait rien vu!!.
Super triathlon de montagne…vraiment !.
Et toujours avec des vachettes sur-motivées = c’est génial!