Comme l’expliquait le speaker de la course, il fut un temps où, sur un triathlon, on pouvait gagner 15 000 Francs, ce qui représentait presque un an de salaire d’un ouvrier.
Ce temps est révolu, mais il reste quelques épreuves avec des grilles de prix, et le triathlon d’Auch, sous un nouveau format (un M avec un parcours vélo en ligne droite, donc deux aires de transition) et une nouvelle date (mi mai au lieu de début septembre), en fait partie.
L’information, relayée par Francky les bons tuyaux à la piste le mardi d’avant, n’était pas tombée dans l’oreille de sourds, et une équipe fort justement nommée “Al Arache” fit son apparition dans la liste des inscrits au tout dernier moment.
Pendant que les coureurs des relais attendaient dans la salle du Mouzon, en plein centre d’Auch, c’est à Casterat-Verduzan, à 25 km de là, que tous les individuels et les nageurs et cyclistes en relais avaient rendez-vous.
Et sous un beau soleil, Nicolas Huard s’élançait, bien calé dans les pieds d’une cadette de niveau national. Deux boucles et une sortie à l’australienne plus tard, il rendait le deuxième chrono des relais, mais surtout, un temps canon à une minute de celui d’Aurélien Lescure (parti en individuel pour une belle victoire). Excusez du peu.
Place au vélo. C’est Florian Cavailles qui s’y collait. Et il fallait savoir qu’il avait couru le triathlon de Carcassonne la veille, car, au vu du rythme, ce n’était pas flagrant : les individuels, pourtant partis 10 minutes avant les relais, se font croquer les uns après les autres. La relayeuse de l’équipe de cadettes du TTM, n’a eu que quelques centaines de mètres en tête avant de se faire reprendre.
Les efforts de la veille, le parcours très exigeant (hé oui, le Gers, c’est bosselé) et le vent de face feront baisser l’allure sur les derniers kilomètres. Mais à l’arrivée dans la halle pour poser le vélo, le deuxième temps du segment est dans la poche et l’avance, plus que confortable.
La panthère, Hugo Charton, tout auréolé encore de sa victoire de la veille, s’élance enfin, lui qui faisait des allers et venues dans l’allée du parc à vélo pour ne pas refroidir le moteur. Et il accélère, dépose tous les solos en les encourageant au passage, profite de la vue du haut de la veille ville, et revient sur la ligne d’arrivée en affolant le chrono : à part Aurélien Lescure qui met 47 secondes de moins (et qui finit en donnant une impression de facilité vraiment impressionnante), personne n’est allé plus vite.
Au total, partis 10 minutes derrière les individuels, Hugo est la 8e personne à franchir la ligne d’arrivée.
Le trio remporte évidemment le relais dans le temps canon de 2h08, et évidemment le prix qui va avec et qu’ils étaient venus chercher.
Il faudra ensuite attendre un quart d’heure pour voir arriver les trois relais suivants : le premier mixte, le premier féminin et le deuxième masculin, les trois en moins d’une minute.
Il ne restait plus qu’à monter sur le podium, et fêter ça, d’abord à la buvette, puis au buffet déjeunatoire copieux et goûteux organisé par l’office des sports de la ville avec le support d’un traiteur local.
De quoi se régaler et profiter après l’effort.
C’est le moment aussi de retrouver Nicolas Bousquet, seule vachette engagée dans l’épreuve en solo, et tout content d’être, pour la première fois, installé dans la première moitié du classement.
Les journalistes de RadioVachette, présents sur place n’ont pas réussi à obtenir d’interviews des lauréats, bien trop demandés. Il ont en revanche pu recueillir le témoignage d’autres concurrents, qui ont cependant demandé à garder l’anonymat (NOTA : dans le brouhaha, certaines conversations étaient difficiles à entendre, donc l’exactitude des propos n’est absolument pas certaine) :
Une nageuse en relais : “J’ai été obligée de battre mon record personnel en natation, je sentais un requin derrière moi près à me croquer. Je me suis crue dans les dents de la mer !”
Un individuel à vélo : “Quand il m’a doublé, je n’ai pas compris : j’ai cru que ma chaîne était bloquée et que j’étais à l’arrêt. Mais non, j’étais bien à fond. J’étais écœuré, j’ai failli jeter l’éponge, après ça.”
Un joggeur sur le parcours : “Je crois que je viens d’attraper la grippe. Je courrai peinard, et soudain, il y a eu comme un ouragan, une tempête autour de moi, qui a tout emporté.”
Ahaha, super article du maitre de la plume (et du sifflet) 🙂 !